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Full Text: Anthropos, 61.1966

Il sacrifizio umano praticato dagli Acidi 
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Prescription de 1860 
Ce fut l’année qui précéda notre arrivée. C’était le premier anniversaire de la mort 
du roi Ghezo. Outre les centaines d’hommes immolés un peu de toutes les manières, les 
féticheurs prescrivirent au roi de parcourir dans le sang humain l’espace compris entre la 
ville de Canna et celle d’Agbomé. Le chemin qui unit ces deux villes est large pour donner 
Passage à la foule, qui doit souvent le parcourir avec le roi dans les allées et venues très 
fréquentes. La distance de ces deux villes ou la longueur du chemin en question est d’envi 
ron 12 km. Je l’ai parcouru plusieurs fois en hamac, je pourrais me tromper d’un kilo 
mètre à peu près, mais si l’on veut qu’on le suppose seulement de 10 km, il n’est pas moins 
certainement. Donc le roi a dû le parcourir en entier marchant dans le sang. Voici com 
ment on s’y est pris, selon la description que j’en ai souvent entendu. On échelonna des 
hommes à la distance de 3 ou 4 m l’un de l’autre le long du grand chemin, puis le roi suivi 
de toute sa cour, de tout le peuple commença son parcours. On tranchait la tête à un hom 
me, puis on promenait la tête toute ensanglantée jusqu’à l’homme suivant qu’on abattait 
de même et le roi avançait à mesure et de cette sorte on lui fit parcourir toute la distance 
entre Canna et Agbomé. Pour prendre les éléments les plus sûrs, ne donnons à la distance 
que 10 km en supposant les hommes échelonnés de 5 en 5 m., ce qui est au-dessous de la 
réalité, il aurait fallu 20 hommes pour chaque hectomètre, 200 pour chaque km et 2000 
Pour toute la distance entre les deux villes. J’ignore si ce nombre a été sacrifié, mais je ne 
Puis douter du fait et des dimensions locales que j’ai atténuées. 
Prescription de 1862 
Je ne suis pas exactement renseigné sur les circonstances de cette prescription qui 
s est du reste accomplie pendant notre séjour au Dahomey, ou en 62 ou en 63, je ne me 
rappelle plus au juste en quelle des deux années. Cette horrible prescription obligeait le roi 
a faire une excursion en pirogue, mais en navigant non pas dans l’eau, mais bien dans le 
sang humain. On creusa un fossé, je ne sais de quelles dimensions et comme il aurait été 
lr npossible d’avoir le sang à l’état navigable, on remplit l’excavation en partie avec de 
f eau, puis on égorgea, j’ignore quel nombre de victimes, de manière à rougir l’eau et lui 
donner l’apparence du sang. Le roi fit sa course en pirogue avec toutes les solennités 
d’usage. 
Prescription de 1864 
Un grand nombre de sacrifices pendant les trois années précédentes avait été fait 
P°ur obtenir des fétiches la victoire contre la ville d’Abéokouta, sous les murs de laquelle 
déjà le roi Ghezo avait été battu. Son fils Glélé s’était proposé de venger la honte de son 
Pore. En 1862, puis en 63 il avait essayé vainement d’organiser une pareille expédition. 
Los fétiches n’avaient pas été propices. Finalement en mars 1864 le roi arriva avec toute 
s °n armée sous les murs de la grande ville. Il y fut encore battu d’une manière désastreuse 
e f même honteuse. J’ai visité moi-même le champ de bataille 40 jours après. La campagne 
e tait encore toute encombrée de cadavres des soldats et des Amazones du Dahomey, 
Car la ville d’Abéokouta sut se défendre mieux que jamais. Pour dissimuler une pareille 
défaite et rentrer à la capitale en triomphe, le roi fit acheter de toutes parts des esclaves 
qui furent emmenés à Abomé comme s’ils avaient été le trophée de la victoire. J’ai connu 
a Whydah plusieurs négociants qui ont fait les ventes et les achats. J’ai vu à Porto-Novo les 
c °mmissaires du roi chargés de trouver les esclaves. Avec eux le roi put se donner un air de 
Va mqueur, mais personne ne fut trompé, seulement on devait ignorer la défaite et ne parler 
que de victoire pour sauver l’honneur des fétiches qui n’avaient pas maintenu la promesse. 
"^Près une pareille défaite cependant on pourrait croire un peu atténuées les exigences des 
fétiches dans les prescriptions. Loin de là. La même année on ordonna au roi pour obtenir 
^ a faveur des fétiches, de leur bâtir un temple nouveau. Comme les bâtiments se font en 
ferre qu’on pétrit avec de l’eau, c’est-à-dire avec du pisé, on prescrivit au roi de faire pétrir
	        
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