La motivation du culte initiatique au Burundi
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2.7. Mûtanguye kubandwa mûri ba-
biri cânké batatu, uwambere ahéjeje,
uwundi agasübîra, uñó ahéjeje, igi-
shëgu cïtwa ngo Nyakêre, hdnyuma bdhe-
jeje bômpi bakabdpfundika umuhivu
mw-izosi hamwé n’ukubôho, ku muhivu
wô mw-izosi bagashirdko inyerére, ari
umuntu sé afisé inkd bakamuhd inkd,
umuntu w'èse wó mu rugó amuha ши
пу er ère cânké icô afisé cose. 2.8. Nti-
bdbe bakïtwa ngo Nyakêre bakîtwa àba-
geni bd Kiranga ngo Kiranga yardba-
rôngoye. Bakamara imîsi iné bddakord
atâ n’inkoni bashird mu minwe ngo
n’umuziro kukó ari abageni b’umwàmi
Kiranga kàndi ntâ zîndi ndyd baryd
atari ibijumpu n’ibiharage.
2.9. Ku wakdne rêrô n’umüsi w’ugu-
sohoka. Bakagenda rêrô gusoroma imbò
ga n’imiti yïtwd ubwâhuro bakayisu-
kiranya n’imiryango y’îndyd zôse : igi-
tôke, ubushaza n’imyungu, imyumbati,
ibigôri, amavûta, bakabitëka hamwé;
bagaca bdgenda bakarâba ahó bànëye
amavyi amazé kubora bagasoroma utwà-
tsi turemvyé hagàti mu bibôre vy’ama-
vyi bagashira muri zâ ndyd hâtëtsé, ya-
márá nyenúkubirya atabîzi kukó yô-
bimenyd ntâkunde kubirya kukó âri
ishano.
2.10. Barasukiranya vyôse bagakû-
büra mu rubûmbiro, bagatôra amasé
y’înkd bakayagira nk’inkôko, bakagira
udukôko twînshi bagatôndësha mu ru
bûmbiro imbere y’îzîko, nyenûkubandwa
agatôza bino birîbwa umunwa amasé ari
musi ukarya imbòga ukarekura amasé.
2.11. Nicó gitúma uwdbânzwe Ъа-
mwita Kdtsi-kô-mu-runëro-kdkuze-kîsu-
nga amavyi kukó yarîye ibivûye mu ma-
vyi, canké Nyakúte kukó yarîye ivyä-
vüye mu bibòre vy’ishano. 2.12. Yamà-
2.7. Si vous êtes deux ou trois à recevoir
la première initiation, quand le premier a
fini, le second prend sa place, puis après lui,
l’initié à qui on donne le nom de Nyakere
[Zuure 1929: 55], puis quand tous deux ont
terminé, on leur lie un brin de raphia [58]
autour du cou et au bras; au cordon du cou
on ajoute des bracelets et s’il s’agit de quel
qu’un dont le père a du bétail on lui donne
une vache, à chaque occupant du kraal on
offre un bracelet * ou n’importe quoi d’autre.
2.8. A partir de ce moment, on ne peut
plus les appeler Nyakere (néophyte), on les
appelle épouses de Kiranga et on dit que
Kiranga les a pris en mariage. Pendant
quatre jours ils ne travaillent pas, il ne
touchent pas même un bâton, on leur a dit
que c’est interdit * parce qu’ils sont les
épouses du roi * Kiranga, et, en outre, ils ne
prennent pas d’autre nourriture * que des
patates et des haricots.
2.9. Leur sortie a lieu le quatrième jour.
Ils vont alors récolter des légumes et des
simples appelés purificateurs et on les mé
lange à toutes sortes d’autres aliments:
bananes, petits pois, courges, manioc, maïs,
beurre et on les cuit ensemble [Zuure 1929:
58]. Ensuite, on va voir un endroit où des
gens ont déféqué et où les ordures sont déjà
pourries; on prélève de jeunes pousses
d’herbe qui ont poussé au milieu des déjec
tions puis on les met dans la nourriture en
train de cuire, mais à l’insu de celui qui va
la manger, parce que s’il le savait, il refu
serait d’en prendre pour la raison que c’est
ignoble. 2.10. On mélange donc le tout, puis
on balaie le rebord près du foyer, on prend
de la bouse de vache * qu’on modèle en
forme de corbeille, ils font ainsi un grand
nombre de petites corbeilles qu’ils alignent
sur le rebord en terre battue devant le foyer
et le participant aux cérémonies doit saisir
avec la bouche les aliments sous lesquels il y
a la bouse : tu manges donc les légumes mais
tu rejettes la bouse.
2.11. C’est la raison pour laquelle on
appelle le récipiendaire «Brin-d’herbe-de-
Kigelia-qui-a-grandi-pointé-vers-les ordures,
parce qu’il a mangé le produit des déjec
tions; on l’appelle aussi Chiure parce qu’il a
2.8. -geni 2, épouses, conjoints de Kiranga, quel que soit leur sexe; hiérogamie.
Rituel calqué sur celui du mariage coutumier : réclusion, vie oisive, sans souci, comme celle
de la lune de miel.