Yesufu Asogba - modeleur dahoméen
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Les deux hommes des figures 49 (A2.1) et 50 (A2.1) font fonction de
serviteurs subalternes du palais et des maisons des ministres. La chevelure en
barrette dite acugwidi est le signe de leur dignité ainsi que le bâton ferré
kpota, tenu dans la main, qui est l’emblème de leur charge 55 . Celui qui le porte
doit être respecté car il représente le roi là où la récade se trouve.
Les lari hommes portaient les cheveux tressés comme ceux des femmes.
Il existe dans le royaume de Porto-Novo trois sortes de lari:
les lari royaux;
les lari des ministres;
les lari des Vodun que nous avons déjà rencontrés dans cette étude.
Les hommes lari portent le dénominatif de lari alors que les femmes qui
ont ce rôle sont appelées ayiku 56 .
Les lari de Porto-Novo avaient le droit de se marier. Ces hommes
étaient choisis parmi des esclaves, des descendants d’anciens lari. Ils
assuraient la transmission des messages royaux, d’où l’emblème de leur
charge. Les lari sont certainement un emprunt aux structures sociales et
politiques des chefs yoruba, car ceux-ci ont ce genre de serviteurs appelé
lali, qui avaient un grand pouvoir sur les populations mais devaient rester
célibataires.
55 II existe plusieurs sortes de bâtons; le bâton officiel, pour les cérémonies d’appa
rat, les négociations, les grandes circonstances; un bâton servant dans les rapports ordi
naires avec les autorités locales; un bâton amical, d’un caractère purement privé, pour les
communications personnelles et intimes. Tout bâton est porté par un interprète. La
Personne, à qui un bâton (récade) est adressé, le prend dans sa main pour écouter le mes
sage, elle ne le rend à l’interprète que le jour et au moment où elle est en mesure de donner
une réponse.
56 Cette structure sociale et politique se retrouve même à l’intérieur de l’organi
sation des cultes Yodun, et elle est même appliquée aux servants des cultes.
Anthropos 67. 1972
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