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Full Text: Anthropos, 67.1972

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Roger Brand 
Anthropos 67. 1972 
Les femmes lari appelées ayiku étaient choisies parmi les jeunes 
épouses du roi. Akindélé et Aguessy (1953: 57) écrivent à ce sujet: 
«Ne recevaient ce titre que les épouses postérieures à l’intronisation du souverain; 
aucune de celles qui étaient mariées avant l’intronisation ne pouvaient être consacrées 
lari ... Elles avaient leurs cheveux tressés comme leurs collègues hommes mais leur 
rôle était différent. Elles avaient quelque supériorité sur les épouses antérieures à 
l’instroniation. » 
A la mort du roi, les lari, hommes et femmes, avaient la tête lavée afin 
de les débarrasser de toute influence sacrée ; on leur enlevait ainsi la cou 
ronne de cheveux qui les marquait, et de cette manière ils étaient libérés 
de tout engagement. Tous les deux portent un pagne, noué devant, appelé 
vlanya. Celui de la figure 49 a des bracelets abac[agan‘, et un collier aco 
ayant deux perles rouges lankan. Celui de la figure 50 a un collier noir 
ataungws et des scarifications sur les épaules. Le bâton (récade) qu’il 
tenait a été cassé. 
Les personnages des figures 51, 52, 53, 54, 55, 56 jouent d’un instrument 
de musique nécessaire soit à la cour royale soit aux cultes des Vodun 57 . 
La figure 51 (B1.1) représente un homme, sonneur de conque traversière 
uskunto. Il a la tête rasée sauf une mèche noire, coiffure dite zoghodo. Il porte 
un pagne court vlanya, un bracelet de biceps ahac[agan et deux de poignets 
alogan et un collier ataungws. Il est probable que le sifflet kuê est d’origine tout 
à fait ancienne et rappelle les premières marques de respect, imaginées pour 
séparer le roi du reste des hommes. 
Les figures 52 (B1.1) et 53 (B2.1) représentent deux hommes, sonneurs 
d’olifant kpstekunto. Celui de la figure 52 a la tête rasée à la zoghodo tandis que 
celui de la figure 53 porte une coiffure à barrette comme les lari du roi. Ils ont 
tous les deux un bracelet de biceps abac[agan et de poignets alogan, un pagne 
court vlanya. Ce sont des sonneurs d’olifant kpste ; ils ont un rôle dans la cour 
royale. En effet, le roi ne sort jamais sans escorte: serviteur qui porte son sabre, 
serviteur qui porte son trône, hérauts qui le précèdent en l’annonçant à haute 
voix, batteurs de tambours qui accompagnent les chants. Mais ce qui indique 
plus que tout le passage et la présence du roi, ce sont les sonneurs d’olifant qui, 
par intervalles, tirent de leurs instruments des sons prolongés et aïgus qui 
ressemblent à des gémissements. 
Devant le corps d’un roi défunt, on sonne aussi de l’olifant et cette plainte 
de l’ivoire devient alors lugubre. Les olifants sont souvent bagués de cuir, 
d’argent ou de cuivre, et certains sont même magnifiquement sculptés. Ils se 
transmettent de chef en chef depuis des générations. 
La femme de la figure 54 (BI.l) frappe un gong, gansu. Elle a une 
coiffure en barrette comme les lari, et un collier appelé ko je ayant un pendentif 
rouge lankan. Elle a un court pagne vlanya, et des bracelets de poignets alogan■ 
- 
57 La musique a un très grand rôle dans la vie des gens, et lors des cérémonies, 
les rythmes deviennent de véritables locutions musicales qui sont aussi des louanges au 
roi et aux Yodun. La musique a une action puissante sur les initiés qui en connaissent le
	        
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