766
Roger Brand
Anthropos 67. 1972
Fig. 65
Fig. 66
Les figures 65 (A2.2) et 66 (A2.2) représentent deux femmes dont l’une,
celle de la figure 65, prend une jarre to-i-zen qu’elle doit mettre sur sa tête; elle
a sur sa tête un petit coussinet appelé sunnu ; l’autre, celle de la figure 66, est à
genoux; devant elle, se trouvent des pots zen. Toutes les deux ont la tête rasée,
portent un collier ko je ayant un pendentif rouge lankan, un court pagne vert
avo, et des bracelets de poignets alogan.
Les figures 67 (A2.3) et (voir PI. 5, b, c, d) 68 (A2.3) représentent des soldats
ahuanfuntô yoruba-nago. Cela est reconnaissable aux scarifications qu’ils ont
sur le visage; trois traits /// qui sont les marques des Yoruba-Nago. Ils ont un
bonnet appelé azs, une tunique verte appelée akusan, une culotte cokoto, des
bracelets abac[agan, et un collier ataungws. Celui de la figure 67 tient à la main
un fusil tu et porte, dans le dos, une cartouchière agbaja. Celui de la figure 68
tient dans une main un sabre appelé denkpe.
La complexité de définir ce que sont les Vodun nous amène à connaître
la vie de ces divinités à travers les rituels. Les Européens ont tendance à définir
et à connaître les Vodun à travers les mythologies. Certes, il existe des mythes
donnant l’origine de tel Vodun, mais il nous semble plus profitable et plus
réaliste de rechercher la signification vivante de ces divinités, les Vodun, à
travers les rites dont leurs adorateurs vivent et qu’ils célèbrent.
L’artiste Asogba avait déjà compris cette démarche, car il nous a transmis
à travers ces figurines des personnages, hommes et femmes, vivant telle
cérémonie ou donnant telle particularité de tel Vodun. La description de ces
68 figurines nous permet de comprendre la vie des hommes et des femmes de la
région de Porto-Novo, de saisir l’importance des Vodun dans la vie sociale
des populations Gun, Fon et Yoruba-Nago.