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Volltext: Anthropos, 22.1927

L’enfant gbaya (Afrique française Centrale). 
Par Rév. P. M. Pédron, C. S. Sp. 
L’enfant gbaya (baya des Européens) — dont j’entreprends une rapide 
esquisse — voit sa tribu occuper à peu près l’aire comprise entre les deux 
parallèles 4° et 7° 30' Nord et les longitudes orientales 13° 30' et 17° 30' 
Greenwich, donc sensiblement une superficie de 15.000 km 1 , plus d’un quart 
de la France. 
Elle chevauche les trois colonies du Moyen-Congo, du Cameroun et de 
l’Oubangui-Chari. 
Dès la conception certaine de l’enfant baya , le mari tue une poule que 
fait cuire sa belle-mère pour les ascendants masculins, la femme ne devant 
jamais manger avec l’homme. Les os de la poule sacrifiée sont soigneusement 
ramassés et trempés dans son sang: ils serviront à la femme enceinte, aidée 
de son mari, à s’en frotter le ventre, pour que la gestation se fasse normalement, 
ainsi que l’enfantement. Les os ficelés sont ensuite suspendus jusque la nais 
sance de l’enfant, sous la vérandah de la case familiale, après quoi on les 
jettera à la voirie: l’esprit-fétiche ayant rempli son office protecteur, n’a plus 
besoin d’habitat. 
Le mari coupe aussi les cheveux de sa femme en rond sur le front et 
les tempes: c’est le signe sacré. 
Et jusque la naissance du petit s’imposent certaines règles de moralité 
pour l’homme et la femme, sous peine les pires malheurs. Le mari ne doit 
«connaître» aucune femme que la ou les siennes; s’il en «connaissait», il 
provoquerait l’avortement dès son retour à l’enceinte. De son côté, la femme 
garde fidélité à son mari, sous peine de mourir avec l’enfant qu’une infidélité 
lui tuerait dans le sein. 
C’est à pareilles idées superstitieuses, preuve du souci racial soigneuse 
ment entretenu dans la tribu — avec, à l’occasion, l’un ou l’autre «confirma- 
tur» à l’appui — que l’on devait de voir les mamans bayas enfanter huit à dix 
rejetons. Hélas! Quoique située dans un cul-de-sac entre les trois colonies 
susdites, la peuplade baya se voit contrainte à son tour à payer tribut à la 
civilisation européenne: ces prescriptions ont été, à la lueur du progrès (?) 
reconnues inexactes et inopérantes, la moralité est en partie tombée avec la 
croyance. Aussi, les jeunes mamans n’ont guère plus de trois à quatre 
enfants ... quand elle en ont. 
La normale de huit à dix petits se maintient cependant encore chez les 
Bayas du Cameroun non encore atteints par ce «progrès à rebours». 
* * 
* 
Aux premières douleurs, deux matrones — les grand’mamans si elles 
vivent encore — préparent un breuvage drastique partie à injecter, partie à 
Anthropos XXII. 1927. 1
	        
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