La mort chez les Baoulé
Par Vincent Guerry
Sommaire:
Introduction
1. Rites funéraires ordinaires
2. Sépultures spéciales pour certains défunts
3. Les rites du veuvage
4. L’au-delà. Les ancêtres
Introduction
C’est vers 1717, au cours d’une guerre de sécession entre les deux prétendants au
r °yauxne Ashanti que les vaincus, qui devaient constituer le peuple baoulé, emigrerent
Ver s l’ouest en franchissant la Comoé sous la direction de leur reine Abla Pokou. Ils vinrent
s’établir dans le triangle formé par le Bandama et le Nzi, débordant cependant largement a
es t de ce dernier fleuve. . .
A ses débuts, ce jeune royaume baoulé fut très uni autour de sa reine insta ee ans
e ’Walèbo; mais à la mort de la fondatrice, il se divisa en une quinzaine de clans ayant
^acun une grande autonomie. C’est ce qui explique les nombreuses variantes dans le
paleóte, les coutumes et les rites actuels de cette ethnie qui est la plus importante de toute
a Côte d’ivoire: on compte environ 600 000 Baoulé.
Le fond commun, hérité du royaume Ashanti, reste cependant intact dans tous es
^ans. Firmament, Terre, Ancêtres constituent les éléments essentiels du pan eon
b aoulé: ce triple culte se retrouve partout, les variantes portent surtout sur les gemes
Sec ondaires {amoin. asyèousou) qui se multiplient à l’infini, sans relations avec ces trois
Mandes divinités. , ., .
A(r On a vite fait le tour de la littérature traitant de cette peuplade. Au debut du siecle.
A trRx CE Delafosse 1 a fait un travail admirable mais nécessairement inexact, e an orme
a rapidité de ses observations et les conditions dans lesquelles il les faisait. Puis ce fut e
^ence presque total. Pourquoi une ethnie de cette importance est-elle restee si longtemps
, ans l’oubli? Car dès 1853, il existait aux frontières de ce pays, à Dabou, un comp oir P° ar
c °rnmerce de l’i oire et un fort construit par Faidherbe. Et le 11 novembre 1893,
’ 1ar chand arrivait au village de Gbèkèkro (actuellement Bouaké), apres avoir traverse
r. le P a ys baoulé où il avait été reçu comme un dieu; les anciens parlent encore ici avec
mir ation de celui qu’ils nomment Kpakibo «Celui qui a fendu la forêt».
l’hi f 1 ^ AUrice Delafosse, Haut-Sénégal-Niger: le pays, les peuples, les langues,
°Le, les civilisations. 3 vols. Paris 1911-1912.
Anth
ir °Pos 61. 1966