LA NECROPOLE
BERBERE D’HENCHIR-EL-ASSEL, PRES
DE DAR-BEL-OUAR (Tunisie).
E T. HAMY.
Les vastes territoires de l’Enfida, entre Zaghouan et Sousse, tout remplis de vestiges
de l’occupation romaine, ne sont guere moins riches en souvenirs de la periode berbere,
Vai pu E6tudier, autour du vieux manoir arabe de Dar-bel-Ouar, sept ä huit necropoles
plus ou moins considerables, dont une seule, la plus importante, il est vrai, celle de
Aenchir-el-Hadjar, avait 6t6 signalde avant mon exploration, et j’en ai retrouve une neuvieme,
qui n’est pas la moins curieuse, Ä l’Ouest du Kelbia au lieu dit Aioun-ef-Fakrin.
Des diverses n&eropoles, decouvertes ainsi non loin de Dar-bel-Ouar, celle que l’on nomme
Henchir-el-Assel, la ruine du miel, est peut-6tre la plus instructive ä etudier. Elle
nous donne, en effet, la solution d’un problöme arch6ologique et ethnographique d’un grand
inter6et, celui des origines architectoniqaues‘ des grands monuments algeriens de l’6poaue
mauritanienne.
Je me propose, dans la. note qui suit, de decrire brie&vement Henchir-el-Assel et de mon-
brer comment le type de ses monuments, mieuX conserv6s a certains 6gards que ceux des
autres nEcropoles, s’est transforme aux mains des architectes grecs, qui ont €Eleve le
Medracen et le Tombeau de la Chretienne.
Dar-bel-Ouar est relie dans la direction du
Nord-Est par un 6troit chemin, accessible aux
voitures legeres, a l’ancienne voie romaine
encore bien conservee — qui mene de Beja
au Sahel. Que l’on suive cette piste pendant
Jeux kilom6tres ou a peu pres, on tombe sur la
vieille route, Juste en face de trois collines basses
qui soulevent, au milieu des 6paisses mois-
sons d’orge, leur convexites toutes recouvertes
je grosses pierres. C’est Henchir-el-Assel. On
reconnait bien vite, en traversant la route,
1a physionomie habituelle aux champs funebres
Jes vieux Berböres. Les chambres qui formaient
le centre des tombeaux sont encore b6antes,
at les grosses dalles posces ä plat qui encadraient CeS chambres tracent encore leurs cercles
oresque parfaits. Les chemins qui menaient de la peripherie au centre de chaque monument
funebre sont encore bien visibles, et l’on rencontre, de distance en distance, des restes de
murailles, qui devaient isoler jadis certains gr0up®S funeraires.
Comptons et mesurons les tombeaux sur chacune des trois collines et relevons en passant
es particularites interessantes qu’ils peuvent nous preösenter. Sur la colline du Nord, il
existe vingt-neuf monuments, serres les uns contre les autres; ils occupent surtout la base
Iu monticule, du cöte& du chemin par lequel nous Sommes arriv6s.