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Full Text: Anthropos, 67.1972

Yesufu Asogba - modeleur dahoméen 
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dangbs est un nom générique comprenant des dénominations spécifiques 
variées, l’usage est de le dire «père» de nombreux enfants ce qui symbolise 
pour le Dahoméen une unité de culte reposant sur une pluralité de com 
posantes connues. 
Dangbs est un serpent qui est dit bon parce que sans venin, à l’allure 
paisible, petite tête ronde, petite queue, corps assez gros, à la peau tachetée 
de dessins grisâtres. 
Mais comment Dangbs est-il devenu un Vodun, une divinité? Ce point 
est très difficile à éclairer tant il y a de mythes tentant de l’expliquer. 
Christian Merlo (s. a., 2, chapitre VI) a essayé de classer ces mythes de 
cette façon; les traditions cosmogoniques où le serpent est associé au 
dieu créateur; les traditions théogoniques où le serpent est en lutte avec 
dieu et leur terrain de lutte est l’homme: c’est ici que le serpent est dit 
avoir ouvert les yeux à l’homme sans avoir la permission de Mawu; les 
traditions météoriques où le serpent est montré comme étant le maître 
de la pluie; les traditions mânistes où le serpent est devenu l’avatar d’un 
ancêtre divinisé; les traditions anthropologiques où le serpent est le dis 
pensateur de richesses, le justicier des faibles. Mais il nous semble que le 
thème de l’ouverture des yeux de l’homme par Dangbs est le plus commun 
et le plus communément admis par les Dahoméens. Ce nombre si grand de 
mythes nous aide à comprendre la diversité de ce Vodun. En effet, chaque 
ethnie a son Dangbs qu’elle a dénommé selon ce qu’elle attend de lui. 
De plus, il existe toute une généalogie découlant de la vie terrestre du 
Vodun; souvent Dangbs prend un autre nom parce qu’il est lié à un autre 
Vodun particulier. Cette divinité est très respectée. Seul le Dangbenon 
peut, par des cérémonies spéciales, conférer le droit de toucher un Dangbs. 
Quand on rapporte un Dangbs égaré, il faut garder le silence et il faut le 
porter avec respect et il est obligatoire de quitter les bracelets des poignets. 
On le dépose, et on sort après avoir prosterné son front dans la poussière. 
Tout le monde ne peut pas devenir Vodunsi ou Hunsi de ce Vodun, mais 
tout le monde peut cependant se consacrer à lui sans passer par le temps 
d’initiation dans l’enclos Vodun; garçon, il portera le surnom de Dangbs, 
fille, elle portera le surnom de Wlanvi, c’est-à-dire tachetée comme le 
Dangbs qui a des marques blanches. 
La femme de la figure 22 (B1.1) et l’homme de la figure 23 (B1.1) sont 
consacrés au Vodun Wesio, fils de Dangbs. 
La figure 22 (BI. 1) (p. 380) représente une femme, Vodunsi, vivant une 
cérémonie rituelle dans laquelle elle doit mettre le bouquet de plumes caudales 
de perroquet kssszan sur la tête du porteur. Elle a deux colliers aco, un pagne 
court vlanya. 
La figure 23 (B1.1) représente un homme, porteur d’un bouquet de plumes 
caudales de perroquet et d’une double clochette appelée alingls, recouvert d’un 
long pagne polychromé, appelé akpe. Il a un collier de perles rouges aco. Nous 
retrouvons cette cérémonie de présence du Vodun sous cette forme dans la ban 
lieue de Porto-Novo où Wesio est honoré. Ici, c’est un Ta-vodun.
	        
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