Yesufu Asogba — modeleur dahoméen
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Cette figure correspond à djogan xosunto, c’est-à-dire au crieur public du roi.
Mais il semble que cette fonction n’appartenait qu’aux hommes. Et là, l’artiste
a mis cette fonction dans les mains d’une femme. De toute façon, voyons à quoi
correspond cette fonction dans le royaume de Porto-Novo. En effet, quand le
roi veut faire annoncer une nouvelle, donner un avis, promulguer une défense
au peuple, il envoie son crieur qui frappe une série de coups sur le gong dont il est
muni. Quand, après la mort de certains rois, on veut en garder fidèlement le
souvenir, un crieur public a l’unique fonction de chanter les louanges de ces rois,
à jours et heures fixes. Pendant ce chant, les gens se prosternent et s’associent
aux chants du crieur public.
Il existe aussi des sonneurs de gong, appelés gan^oto, qui frappent des
gongs, clochettes sans battant, lors des cérémonies Vodun.
L’homme de la figure 55 (A2.1) frappe un tambour, hohoto. Il a la tête
rasée sauf une mèche de cheveux du côté gauche, coiffure appelée zogbodo.
Il porte un pagne court vlanya, un collier noir ataungwe, un bracelet de biceps
aba^agan et tient dans ses mains un tambour ho. Le tambour sert dans beau
coup de cérémonies religieuses et sociales. Il accompagne les danses et les chants
d’appels rythmés qui sont tout un langage car les tambours parlent : ils émettent
des sons rythmés et modulés qui sont inspirés par les langues à tons de la région
de Porto-Novo. Ces modulations sont obtenues par des variations de pression
d’une des deux mains du joueur sur la peau du tambour.
La figure 56 (B1.1) représente un homme, sonneur de tambours-hochets,
appelé asanhunto. Il a un pagne court vlanya, un collier noir ataungws, un brace
let de biceps abarfagan. Il a la rête rasée à la zogbodo. Il tient dans ses deux mains
des objets faits en vannerie que l’on nomme asan. Ici, ces objets sont en terre
cuite. En agitant ces hochets d’un mouvement brusque de haut en bas, on
obtient un bruit sec qui marque bien les cadences.