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Réponse
Anthropos 100.2005
et de plus il marque de son ascendant le quartier de
Williamsburg à New York, haut lieu du hassidisme
new-yorkais et mondial, et enfin il influence fortement le
hassidisme de Méa Shearim. J’aurais, avec trop de com
plaisance, cité les thèses religieuses du leader de cette
communauté alors que je n’en fais pas de même pour
le pro-sionisme extrême des hassidim de Loubavitch.
Or Joël Teitelbaum (1887-1979), rèbbe de Satmar, a
publié de nombreux textes, et même un gros livre, pour
soutenir sa thèse, alors que je suis bien en peine de citer
des textes justifiant la thèse Loubavitch. Et pour cause, la
dynastie des rèbbe de Loubavitch a été très anti-sioniste,
dès la naissance du sionisme, et encore en 1943 le lea
der du mouvement, Joseph Isaac Schneerson, manifeste
fortement son opposition à celui-ci. Certes aujourd’hui,
Loubavitch, sous la houlette de son dernier leader révéré,
Menahem Mendel Schneerson (1902-1994), se range
parmi les “faucons” annexionnistes quant aux territoires
palestiniens occupés par Israël, mais sans qu’on trouve
des discours ou des oeuvres justifiant religieusement ce
retournement. Bien sûr, Loubavitch avance une raison
d’ordre religieux pour son attitude, ce que j’ai d’ailleurs
montré (p. 106 et 233, notes 47 à 50). Cette raison
est notamment présentée par Ilan Greilsammer dans un
excellent livre (Israël, les hommes en noir. Paris 1991).
Celui-ci écrit: “leur annexionnisme se trouve dans le
pikouah nef es h (le danger pour la vie). Rendre des
territoires et même discuter avec l’ennemi, c’est mettre
en danger la vie des Juifs, ce qui est une terrible faute
du point de vue de la Loi religieuse”. Et il ajoute: “on
trouve donc chez les Loubavitch ce mélange paradoxal
de ‘refus de l’idéologie sioniste’ [souligné par moi], de
négation de toute qualité transcendantale à l’Etat et ...
l’affirmation de l’obligation religieuse d’un contrôle des
territoires par l’Etat d’Israël” (p. 233).
C’est maintenant au lecteur éventuel de mon livre
de juger si celui-ci apporte des clés pour comprendre la
résurrection du hassidisme. Jacques Gutwirth
Erratum. - In Bernhard Worries Rezension von “Kul
turelle Dimensionen der Medizin” (hrsg. von Thomas
Lux) wurde durch ein Versehen der Redaktion der letzte
Satz des Textes verfälscht. Er muss richtig lauten: “Dass
der Verlag den Namenswirrwarr noch um ein ‘Medal
Anthropology’ (Umschlag) bzw. ‘Medinzinethnologie’
(Innentitel) bereichert hat, hätte es allerdings nicht ge
braucht” (vgl. Anthropos 100.2005; 281).